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Le rêve dans les anciennes civilisations

Comment considérait-on le rêve autrefois, dans les civilisations anciennes ?

Quand on se penche sur l’histoire des peuples, des civilisations et des religions, on constate très vite que le rêve y est omniprésent. Les plus anciens textes parlent des rêves qui ont toujours fasciné. 

Quel que soit l’endroit du monde que l’on regarde, les mêmes caractéristiques se présentent sur toute la terre, dans toute son histoire depuis l’origine. 

Que ce soit en Orient, en Chine, en Inde, au Moyen-Orient, en Asie Mineure, en Europe, ou en Amérique, en Afrique, ou en Australie, partout on constate :

1. la même conception du rêve

2. les mêmes pratiques d’interprétation

3. la même littérature avec les mêmes affirmations. 

La conception est universelle : le rêve est le canal naturel entre le divin et l’humain

On constate que partout et toujours depuis des temps immémoriaux, il a été connu et reconnu que le rêve est non seulement le gardien de la santé et le thérapeute, mais aussi le guide dans la vie.

Comment cela se fait-il ?

On retrouve l’affirmation générale que le rêve donne accès à un autre niveau de conscience qui dépasse le conscient et procure des connaissances auxquelles le conscient seul n’a pas accès. A notre époque, on donne à cet autre niveau de conscience le nom scientifique de l’inconscient.

Mais autrefois on pensait que ce niveau de conscience est celui des Forces Divines.

Le mot « Dieu », que ces cultures employaient, a pris une tonalité exclusive, limitative et souvent négative dans notre vocabulaire aujourd’hui. On pourrait parler par exemple comme les Romains du génie personnel à chacun, on peut employer l’expression la Force intérieure, ou la Sagesse intérieure, ou encore on peut évoquer les Forces cosmiques, forces universelles, ou Forces créatrices, qui donnent la vie et la mort et conduisent le destin humain. Le grand psychiatre Carl Gustav Jung appelle « le Soi » cette Force qui réside en chacun de nous et s’exprime par les rêves. 

Tous ces termes essaient de désigner un dynamisme qui sait mieux que le moi conscient, et qui dépasse les limites de l’humain. La raison ne le maîtrise pas et elle ne peut pas ne pas le reconnaître. C’est un domaine où la raison, rationnellement reconnaît qu’elle a atteint ses limites et qu’elle ne peut plus rien en dire. 

Ainsi l’humain dans le rêve fait l’expérience de forces qui le dépassent, qu’il ne comprend pas et ne maîtrise pas, l’humain appelle traditionnellement ces forces « divines ».

Esculape, dieu des rêves et de la médecine

Chez les Grecs

Ainsi par exemple dans l’Antiquité, Esculape était le dieu des rêves et de la médecine.

Dans la Bible

Le rêve est très souvent mentionné en relation avec le divin : On peut lire ( Nombres, ch. 12, v.6 ) :

« Ecoutez donc mes paroles dit l’Eternel : c’est en vision que je me révèle à l’homme, c’est en rêve que je lui parle ».

Je vous citerai le beau passage de Job ( Ch. 33, V ; 14-18 ) :

« Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, 

Tantôt d’une autre, 

et l’on n’y prend point garde.

Il parle par des songes et des visions nocturnes,

Quand les hommes sont

livrés à un profond sommeil,

Quand ils sont endormis sur leur couche,

Alors il leur donne des avertissements,

Et met le sceau à ses instructions,

Afin de détourner l’homme du mal

Et de le préserver de l’orgueil,

Afin de garantir son âme de la fosse

Et sa vie des coups du glaive. ».

Mahomet

En Arabie, mille ans après Job, 600 ans après Marie, et comme tant d’autres, Mahomet lui aussi porte ce même témoignage que Dieu parle dans les rêves. Il raconte que pendant plusieurs mois l’ange Gabriel lui est ainsi apparu et l’a instruit.

Les Hurons

Je passerai encore 1000 ans plus loin en changeant de continent : Je vous parlerai de Indiens d’Amérique du Nord et plus particulièrement des Hurons.

Ecoutons ce qu’ont raconté les Pères Jésuites au 18ème siècle à propos des Hurons au Canada : ce passage est extrait des « Relations des Jésuites » de la Nouvelle France.

« Le rêve, écrivent-ils, est l’oracle que tous les peuples consultent et écoutent. Il leur annonce les évènements futurs, les prévient des malheurs qui les menacent, il est le médecin habituel de leurs maladies, le dieu Esculape qui soigne tout le Pays »
Les Hurons

Ainsi le Père Jésuite souligne bien qu' environ 1700 ans après J.-C. les Hurons dans l’Amérique du Nord partagent les mêmes conceptions que les Grecs 2 à 3000 ans plus tôt en Asie Mineure. Et le père Jésuite poursuit ses explications :

« Le Rêve dit-il est leur Seigneur et leur Maître absolu ; Si d’un côté leur chef leur parle, et de l’autre leur Rêve, le chef aura beau crier et menacer, d’abord il faudra obéir au rêve… A vrai dire, le Rêve est le principal et le plus grand dieu des Hurons. »

Conclusion

Après cette rapide évocation nous sommes amenés à constater que partout et toujours les hommes ont considéré le rêve comme la grandes voie de communication naturelle entre l’humain et un autre niveau de conscience qui dépasse l’humain. Toutes les traditions sur tous les continents, au long de milliers d’années, partagent cette même conception. Ces traditions qualifient ce niveau de conscience du mot de divin, ou Dieu.

Après les conceptions, quelles étaient les pratiques ?

D’abord il existe un corps spécial d’interprètes pour traduire les rêves

L’art de l’interprétation des rêves est un art qui existe depuis les débuts de l'humanité. Toutes les sociétés ont eu leurs interprètes, en Chine, en Inde, en Afrique, en Amérique, en Australie, en Europe. Dans certaines civilisations, ils faisaient partie des hauts dignitaires de l’état, ils étaient prêtres ou sorciers, médecins ou médecin-man, chamanes, quel que soit le nom qu’on leur donne. Tous ces hommes ont transmis leur savoir et leur expérience et l’histoire des grandes civilisations est remplie de récits de rêves et de leurs interprétations. Dans notre culture gréco- latine existe un très célèbre interprète de rêves. Vous le connaissez en temps que père de la médecine occidentale, je veux parler d’Hippocrate qui faisait partie d’une famille où depuis 600 ans, on était de père en fils interprète de rêves, prêtre et médecin en même temps. Les trois fonctions étaient inséparables. Son fameux serment de médecin commence par ces mots :

Je jure par Esculape, par Hygie et Panacée...

Esculape était le dieu des rêves et de la médecine, Hygie et Panacée étaient ses deux filles, qui ont donné les mots hygiène et panacée, mot qui signifie remède universel. 

L’incubation

Cette pratique qui peut nous sembler étonnante était répandue partout : le rêve étant le moyen naturel de communication entre le niveau divin  et le niveau humain, l’homme peut poser des questions aux rêves et recevoir en réponse des informations qui le guident. Ainsi partout a été pratiquée ce qu’on appelle l’incubation du rêve. 

Qu’est-ce que incuber un rêve ? 

C’est tout simplement et naturellement poser une question à son rêve. Ca vous semble grotesque, invraisemblable ? Essayez, vous serez stupéfait. Par exemple, écrivez une lettre à votre rêve, dîtes lui que vous aimeriez recevoir des éclaircissements sur tel sujet, demandez lui conseil. Glissez la lettre sous l’oreiller, et dormez tranquillement. Le lendemain, vous aurez un rêve et me direz " Mais le rêve n’a aucun rapport avec ma question !" Si, votre rêve répond à votre question, mais vous ne savez pas l' interpréter. Alors faites comme autrefois et demandez à un véritable interpète de vous expliquer votre rêve. Combien de gens ont été ainsi aidés !

Les interprètes de rêves officient souvent dans des lieux sacrés

En Chine les chinois se rendaient dans des temples pour y demander et y recevoir inspirations et instructions. Il était même du devoir des fonctionnaires de s’y rendre officiellement pour demander aux rêves de les guider dans les affaires d’état. 

Il existe ainsi en Chine un endroit de pèlerinage pour demander conseil aux rêves. Cet endroit très réputé s’appelle « le Mont de Pierres et de Bambous ». Et dans la Chine actuelle, le rêve est toujours recherché comme autrefois dans ce lieu. Il s’agit de venir recueillir un message des dieux sur la conduite à adopter, de rechercher un diagnostic, un traitement pour une maladie, on y vient dans le souci d’élaborer son propre destin, ou son souffle QI, dans le souci de cultiver sa vie. Les pèlerins viennent toujours aujourd’hui comme autrefois, demander des rêves sur tous les sujets possibles. 



En Asie Mineure et dans tout le monde méditerranéen on retrouve la même situation dans l’Antiquité. L’étude et l’interprétation des rêves remontent aussi loin que peuvent en témoigner les vestiges retrouvés. Il y a 7000 à 8000 les peuples de Mésopotamie interprétaient leurs rêves et, à leur suite, les Sumériens, les Hébreux, les Egyptiens, les Grecs, les Romains. Tous les peuples, de toute race et de toute religion se faisaient interpréter leurs rêves, et les chrétiens dans le christianisme primitif avaient exactement les mêmes pratiques. 


Les temples hôpitaux où l’on venait se faire soigner étaient nombreux. Il en existe 420 dans le monde antique. A Pergame, à Cos (photo), où officiait Hippocrate. Les pèlerins venaient de partout. Les prêtres et les pèlerins se réunissaient dans le temple à un endroit sacré, appelé l’Asclépieion, consacré au dieu Esculape, Asclépios en grec. Ils y dormaient une ou plusieurs nuits. Des témoignages ont été retrouvés sous forme de récits. Le dieu intervenait de diverses façons : soit il guérissait immédiatement, soit il manifestait son intervention par la présence d’un serpent dans les rêves. C’était là le signe de son assistance. La médecine occidentale a repris le symbole de ce serpent, en en oubliant le sens. Le dieu expliquait aussi le traitement à suivre pour guérir le rêveur. On a retrouvé sur place de très nombreux ex-voto qui remercient Esculape de sa guérison.

Asclépieion de Cos

Il faut dire quand même que l’interprétation des rêves n’était pas toujours sans difficultés

Il arrivait parfois qu’un conflit éclate entre le roi et le prêtre. L’interprétation déplaisait au roi, parce qu’elle contredisait ses ambitions. Il y avait les interprètes qui flattaient leurs clients pour se les garder et s’assurer des revenus substantiels. Ceux dont il était connu qu’ils faisaient mal leur travail s’attiraient la colère et le mépris de leur entourage. Il y avait aussi des menteurs, ceux qui racontent des rêves mensongers, pour égarer les autres, pour se vanter.

Ces problèmes existent toujours.

 

Cette civilisation du rêve, qui régnait dans le monde entier, a duré des milliers d’années. Il en existe des témoignages innombrables. 

Une littérature énorme s’est constituée

En Chine

Une littérature considérable et très sérieuse s’est crée au cours des siècles, et en particulier une littérature médicale. Le rêve apparaît comme un outil très important de diagnostic. Les analyses sont si fines que le médecin sait que tel déséquilibre physique induira tel sorte de rêve. C’est ainsi qu’en examinant le rêve, il peut diagnostiquer le point sensible de la santé du rêveur.

 

Au Moyen Orient

Les récits des rêves et de leur interprétations surabondent.

 

En Egypte

Le rêve de Pharaon :

Tout le monde connaît l’histoire du rêve de Pharaon, environ 1800 ans avant J.C.

Le pharaon fit un rêve dans lequel il se tenait près du fleuve. Alors sept vaches belles et grasses sortirent du fleuve et se mirent à brouter dans la prairie. Sept autres vaches laides et maigres sortirent du fleuve après elles et se tinrent à côté d'elles au bord du fleuve. Les vaches laides et maigres mangèrent les sept vaches belles et grasses. Puis le pharaon se réveilla. Il se rendormit et fit un second rêve: sept épis gros et beaux montaient sur une même tige. Sept épis maigres et brûlés par le vent d'est poussèrent après eux. Les épis maigres engloutirent les sept épis gros et pleins. Puis le pharaon se réveilla. Voilà quel était le rêve.

Joseph, un esclave juif interpréta le rêve. Ce rêve annonçait sept années de prospérité qui serait suivies de sept années de famine. Et Joseph expliqua à Pharaon comment préparer le pays à affronter la famine en rassemblant des provisions et des réserves.

1800 ans avant J.C., en Egypte comme en Chine, le roi prenait ses rêves en considération, les faisait interpréter et les mettait en application pour gouverner la terre d’Egypte. 

 

En Mésopotamie

Le rêve du roi Nabuchodonosor, 600 ans avant J.-C., interprété par Daniel.

Le pharaon fit un rêve dans lequel il se tenait près du fleuve. Alors sept vaches belles et grasses sortirent du fleuve et se mirent à brouter dans la prairie. Sept autres vaches laides et maigres sortirent du fleuve après elles et se tinrent à côté d'elles au bord du fleuve. Les vaches laides et maigres mangèrent les sept vaches belles et grasses. Puis le pharaon se réveilla. Il se rendormit et fit un second rêve: sept épis gros et beaux montaient sur une même tige. Sept épis maigres et brûlés par le vent d'est poussèrent après eux. Les épis maigres engloutirent les sept épis gros et pleins. Puis le pharaon se réveilla. Voilà quel était le rêve.

Ce rêve est un exemple, pour nous surprenant, de diagnostic et de traitement.


En Grèce

Il y a énormément à raconter sur le travail que les prêtres grecs effectuaient avec les rêves, et toute la population également. Il existe un célèbre traité d’onirologie écrit par Artémidore d’Ephèse qui a nourri tout le Moyen Orient de l’Antiquité à nos jours. Socrate, Platon Périclès racontent leurs rêves et en tiennent compte. Leur témoignages nous restent. Environ 350 ans av.J.-C. Aristote a écrit un célèbre traité intitulé : « La vérité des songes ».


La vérité des songes

Le rêve de Télémaque
Voici le rêve de Télémaque, tel que n’importe quel élève de 6ème peut le lire dans l'Odyssée, puisque ce texte fondateur est à son programme.
Dans l'’Iliade le poète Homère rapporte les rêves d’Agamemnon, qui comme tous les rois de l’Antiquité se les faisait interpréter. Dans l’histoire d’Ulysse, l'Odyssée, Homère raconte de nombreux rêves où les dieux viennent interférer dans les actions des humains pour les aider, pour les prévenir de dangers :

Télémaque est le fils d’Ulysse. Ulysse a disparu depuis dix ans. Il est parti à la guerre de Troie, et, la guerre finie, il n’est jamais revenu. La femme d’Ulysse, Pénélope n’a jamais perdu espoir de le retrouver et refuse la main de tous ses prétendants qui cherchent à s’emparer du pouvoir.

Télémaque a momentanément quitté son île d’Ithaque pour rendre visite à son ami Ménélas sur une île voisine. Pendant ce temps, à Ithaque, les prétendants cherchent à l’évincer. Homère raconte :

« Cependant Minerve a volé jusqu’au palais de Ménélas et s’est penchée sur Télémaque endormi. Réveille-toi, lui dit-elle, l’aurore va paraître et il te faut quitter bien vite le palais de Ménélas. Le père et les frères de ta mère veulent l’obliger à choisir un époux parmi les prétendants. Songe au changement malheureux de ton existence, si ce mariage s’accomplit… Hâte toi, Télémaque, hâte-toi de regagner Ithaque.

Le jeune prince saute sur ses pieds, s’habille, éveille son compagnon de voyage Pisistrate : Pisistrate, lève toi, je vais prendre congé de Ménélas. Nous partons. Un rêve envoyé par les dieux m’a fait souvenir qu’en quittant Ithaque, j’ai négligé mes intérêts…Mon étourderie peut avoir augmenté ma ruine. » Télémaque se hâte de retourner à son navire pour rentrer à Ithaque.

Le récit de ce rêve a 3000 ans. Il peut vous sembler une jolie histoire inventée. Mais que direz-vous après le récit d’un autre rêve, reçu à notre époque moderne, 3000 ans plus tard.

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Ce rêve m’a été raconté en 1992 par la maman d’une élève que j’avais au collège Marcel Roby à St Germain en Laye. Ce rêve était celui de sa grand-mère, et sa mère, témoin, l'avait raconté à sa fille, mon élève :

Sa grand-mère était une polonaise mariée à un Français. Elle vivait à Paris et se rendait avec ses deux enfants en Pologne tous les étés pendant les vacances scolaires, qui à cette époque là duraient jusqu’à fin septembre. 

Cet été là, au mois d’août 1939, elle passe, comme chaque année des vacances paisibles en famille, quand un matin, elle est visitée par un rêve :

Elle voit devant elle sa mère, morte depuis plusieurs années. Sa mère sur un ton pressant, impératif, lui dit d’un ton qui ne supporte aucune réplique : « Prends les enfants et rentre immédiatement à Paris par le premier train ! ».

Elle se réveille, affolée. Elle est bouleversée, l’émotion est si puissante qu’elle prend ses valises et court à la gare avec les enfants, prend le premier train qui part et rentre à Paris.

C’était le matin du 1er septembre 1939, quand à 5 heures du matin, la Pologne venait d’être envahie par les troupes allemandes, sans déclaration de guerre (photo). La rêveuse, venait de prendre le dernier train qui rentrait en France.

On reste saisi. Vous voyez que de nos jours les rêves, comme il y 3000 ans viennent nous sauver de dangers qui peuvent être mortels.
Il existe bien des rêves qui préviennent de dangers. C’est même une constante qui devient une évidence quand on étudie les rêves prémonitoires.

L'invasion de la Pologne

Le christianisme primitif

Il reste à évoquer un point que l’on passe toujours sous silence : je veux parler des rêves du christianisme primitif. 


Que serait le Nouveau Testament, l'existence du Christ et tout le mythe de l’Occident si Joseph n'avait pas reçu des songes à plusieurs reprises, où il reçoit des indications de l'ange ?

« Voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe » ; il lui dit de prendre Marie pour femme, et d'accueillir l'enfant à naître. (Mathieu, ch. 1, v. 18-22). Peu après l'ange intervient à nouveau : « ...voici un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph ». 

Il le presse de fuir en Egypte pour que l'enfant échappe au massacre ordonné par le roi Hérode. (Mathieu, ch. 2, v. 13-23).

Et que dire quand on évoque le récit suivant dont on ne parle jamais :


Le rêve de la femme de Ponce Pilate :

Pilate siège au tribunal. Il a devant lui le Christ qu’il doit juger et dont les Juifs demandent la condamnation à mort.

Voilà que sa femme lui fait porter d'urgence un message par lequel elle le supplie de ne pas se mêler de cette histoire. 

Ponce Pilate

« Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste lui dit-elle.
Aujourd’hui un rêve m’a tourmentée, j’ai beaucoup souffert à cause de cet homme. »

Pilate essaie de sauver Jésus mais voyant qu’il n’y arrivait pas, prit de l’eau, se lava les mains et dit aux Juifs : « Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde ».

Qu’est-ce qui a poussé le gouverneur romain a déclarer que le juif Jésus était un juste ?

N’est-ce pas le rêve de sa femme qui ne connaît pas l’accusé ?

Vous voyez, ici, au cœur du mythe chrétien, lors de la passion du Christ, le rêve est présent, et c’est le rêve d’une femme romaine, raconté à un gouverneur tout puissant, qui en tient compte, devant les Juifs. Et ce rêve est rapporté par un des premiers chrétiens. 

Ainsi force est de constaster que ceux qui étaient à la naissance du Christ comme à sa condamnation puis sa mort, furent visités par des rêves qui leur parlaient de cet homme. 

L'existence du Christ et du Christianisme repose bel et bien sur des rêves.


Il existe en core de très nombreux exemples.  Mais je pense vous avoir montré assez clairement l’ampleur de la considération accordée aux rêves. 

On en vient alors à se demander comment et pourquoi, le rêve qui jouissait d’une telle considération s’est trouvé au cours des siècles relégué au niveau de vulgaire superstition, condamné et rejeté comme des absurdités


© Christiane Riedel